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Trois-mâts barque "Belem"

Mamicha dimanche 23 juin 2013 , , ,





BELEM

Type : trois-mâts barque

Date et lieu de lancement : 1896 aux chantiers Dubigeon de Chantenay-sur-Loire
(commune aujourd'hui incorporée à la ville de Nantes, et où se trouve le port maritime de la ville)
 Longueur hors-tout : 58 mètres
Longueur de la coque :
51 mètres  Longueur à la flottaison : 48 mètres  Maître-bau : 8,80 mètres
Tirant d'eau maximal : 3,5 mètres
Tirant d'air : 34 mètres
Déplacement :
750
Matériaux : coque et pont en acier, rivetés à l'origine -
pont recouvert de bois.
Mâts en acier
   



Gréement :
5 voiles carrées sur le phare de misaine et sur le grand phare
huniers et perroquets volants
mâts composés (2 parties)
brigantine non divisée et flèche s
ur le mât d'artimon.
Beaupré en une seule partie. 22 voiles

Surface maxi de voilure :
1200 m²  

Utilisation initiale :
cargo de la ligne des Antilles et du Brésil ("antillais")
Port d’attache
: Nantes
 Dernière utilisation connue :
Navire-école appartenant à la fondation du même nom, 
créée à l'initiative des Caisses d'épargne.
Celles-ci financent en grande partie l'entretien et le fonctionnement du navire




Le Belem est plus petit que plusieurs voiliers-école (le Sedov, par exemple, est 2 fois plus long).
Le grand voilier français Duchesse Anne, est également plus grand, mais ne peut pas naviguer.
Le Belem est un des grands voiliers les plus intéressants :
 
C'est le plus grand voilier français naviguant.
C'est aussi un des plus anciens des grands voiliers : il a 114 ans en 2010. 
Et, sur ces 114 ans, il n'aura été hors d'état de naviguer qu'une trentaine d'années 
et est sans doute un des navires qui ont le plus de milles à leur actif. C'est un des seuls survivants de la marine de commerce à voiles : 
la plupart des autres grands voiliers ont été conçus comme voiliers-école.  
Il a donc une histoire particulièrement riche. 
Comme navire marchand, il a navigué pour l'armement Denis Crouan, de Nantes
de 1896 à 1907, puis pour l'armement Demanges jusqu'en 1914. 
Plusieurs incidents ont émaillé ses 23 traversées aller-retour de l'Atlantique
notamment un incendie dans les cales, provoquant la mort de mules qui y étaient transportées.
Le Belem était près de Saint-Pierre de la Martinique 

 lors de l'éruption catastrophique de la Montagne Pelée : 
Outre la ville, la flotte de navires mouillés en rade avait été détruite par les nuées ardentes. 
Mais le Belem, n'ayant pas trouvé de place pour mouiller, avait dû aller du côté est de l'île. 
Ce qui était un inconvénient pour le commandant, 
pressé de faire ses opérations s'est transformé en chance pour l'équipage et pour le navire, 
seuls rescapés de la tragédie du 8 mai 1902.
En 1914, les voiliers étaient peu à peu remplacés par des vapeurs. 
Le Belem échappa à la démolition en étant vendu à un richissime anglais, 
le Duc de Westminster, qui voulait en faire un yacht. 
Ce qu'il devint à la fin de la guerre. Finis les transports d'animaux, 
de cacao et de sucre ; motorisation, transformation de la cale 
en emménagements confortables pour une quarantaine de personnes, 
construction des roufs et de la chambre de navigation... 
Bref, le Belem était devenu tel qu'on le connaît aujourd'hui
(du moins extérieurement, car à l'intérieur certains emménagements
étaient nettement plus luxueux).





Le Duc ne garda pas longtemps son beau navire ; en 1921,
après des croisières en Méditerranée, il fut vendu
au comte irlandais Arthur Ernest Guiness,
riche propriétaire des brasseries du même nom. 
Le nom fut changé et Belem devint Fantôme II. 
Le bateau continua à beaucoup naviguer, effectuant même un tour du Monde.
Lors de la deuxième guerre mondiale, au mouillage à Cowes,

il servit de base à des Français libres, et fut bombardé, sans trop de dommages cependant.
Sommairement réparé, le Belem intéressa un riche Italien, le Comte Cini, 

qui voulait en faire un voilier-école pour la fondation qu'il avait créée. 
Le Belem fut rebaptisé Giorgio Cini, gréé e trois-mâts goélette 
et utilisé pour former de jeunes marins professionnels. la plupart des beaux emménagements du yacht sont remplacés par un dortoir où prennent place les 72 hamacs des apprentis marins. Le rouf et le magnifique escalier de descente sont cependant conservés.
Mais un navire vieillit, même quand il a été bien construit ;

 à la fin des années 1960, la fondation ne pouvait plus assure un entretien correct. 
Revendu pour une somme symbolique aux carabiniers italiens, 
 qui disposaient d'un budget également insuffisant, le Giorgio Cini dépérissait 
et a sans doute commencé la période la plus délicate de son histoire. 
Sa rénovation était commencée dans un chantier de Venise. 
Mais celui-ci, n'étant pas payé, avait arrêté le travaux et le navire était en vente : 
Allait-il partir à la démolition ? A cette époque, la plaisance était en pleine expansion, 
mais les vieux bateaux n'intéressaient plus grand monde : 
misainiers, cotres et dundées finissaient dans des cimetières de bateaux au fond des rias ; 
si certains pays gardaient de grands voiliers-école et organisaient des rassemblements, 
en France nous n'avions que les trois bateaux de la Marine Nationale :
 l'Étoile, la Belle Poule et le Mutin. La Duchesse Anne devenait une épave

C'est dans ces conditions difficiles que l'ex-Belem fut reconnu par des français, 
sous les traits du Giorgio Cini. Après des tractations et des recherches de subvention, 
le navire reprit, en remorque et en mauvais état, la route de son pays natal. 
Après une rénovation de la coque dans les arsenaux de Brest et de Lorient, 
le navire fut convoyé, démâté, à Paris où il devait être transformé
en musée à flot stationnaire. 

Mais, que les Parisiens veuillent bien nous en excuser, 
la place d'un tel bateau n'était pas entre 2 ponts, si loin de la mer. 
De plus en plus de voix s'élevaient pour que le Belem se remette à naviguer : 
les travaux réalisés à Paris furent donc une transformation en voilier-école. 
cela se fit sous la direction du commandant Jean Randier,
éminent marin et écrivain de marine, 

spécialiste des voiliers du début du XXème siècle. 
Aménagé et gréé près de la Tour Eiffel, le navire fut à nouveau dégréé
pour descendre la Seine et fut terminé au Havre en 1985.
L'année suivante, il traversait l'Atlantique 

pour participer à son premier grand rassemblement à New-York.

Et puis, la voile traditionnelle, reprenait, dans les années 1980, 

une place de plus en plus importante avec les rassemblements de voiliers traditionnels, 
notamment Douarnenez 1986 et 1988, puis Brest et Douarnenez, etc... 
La remise en service du Belem permettait à la France
d'être enfin représentée par un grand voilier.
 

Les aménagements intérieurs sont confortables, sans présenter le luxe 
qu'ils avaient au temps de Lord Guinness : Il faut bien caser les 48 stagiaires ! 
Mais finis aussi les aménagements simplistes de la période italienne : 
les hamacs ont été remplacés par de confortables bannettes 
 (un peu justes cependant pour les grands gabarits), 
placées dans des cabines disposées de part et d'autre du grand réfectoire.


Depuis, chaque saison, d'avril à octobre, le Belem embarque des stagiaires 
pour des croisières de 2 à 7 jours 
(parfois plus, lorsqu'il s'agit de grandes navigations comme la traversée de l'Atlantique) . 
48 stagiaires peuvent être embarqués. Encadrés par 16 marins, 
ils participent à la manœuvre du navire, y compris dans la mâture
pour ceux qui le désirent (il n'y a aucune obligation).
Ils participent également à l'entretien courant et au service à table. 

N'importe qui peut participer à un stage sur le Belem, à condition d'avoir plus de14 ans 
(les jeunes de 14 et 15 ans doivent être accompagnés par un adulte responsable), 
d'être motivé et en bonne santé.
Après la "mise en route" par Jean Randier, le grand voilier a été commandé
pendant 13 ans par le commandant Marc Cornil,
dont le nom est désormais indissociable de l'histoire du navire. 

Lui ont succédé les commandants Michel Péry, Jean-Pierre Boin, Éric Saint-Plancat, ,
Joël Guéna, Alain Morzadec, Yann Cariou et, aujourd'hui, Yannick Simon  
(nous demandons pardon aux commandants dont nous aurions omis les noms).

L'Odyssée Atlantique, en 2002, l'a mené sur la route qu'il faisait du temps 

où il était navire marchand. Une autre croisière, durant l'été 2008, l'a mené au Québec, 
et il est également allé autour des îles Britanniques. 
En 2010, une croisière va jusqu'à Dublin et, certaines années, 
d'autres ont lieu en Méditerranée (avec, évidemment, passage par l'Espagne et le Portugal). 
La majorité des stages se déroulent cependant sur les côtes françaises 
de l'Atlantique et de la Manche et c'est en Bretagne qu'on a le plus de chances 
de rencontrer le Belem.

Le trois-mâts participe également à de nombreux rassemblements 

comme les Armadas de Rouen, les fêtes de Brest et Douarnenez, 
à des départs de courses au large (transat en double 2010, à Concarneau, par exemple). 
Il est souvent à Lorient lors du Festival Interceltique.

De la fin octobre à la fin mars, le Belem est l'objet de travaux d'entretien très soigneux 

(à Saint-Nazaire, Lorient ou Concarneau) qui font que, malgré son âge, 
il a encore l'allure d'un bateau neuf. 

En 2010 -2011, ces travaux ont lieu à Saint-Nazaire, dans une forme de radoub du bassin de Penhoët.


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