L'arc de Germanicus
L’arc romain qui s’élève sur la rive droite de la Charente
a été
construit vers 18-19 ap. J. C.
Il était implanté à l’entrée du pont
romain qui franchissait la Charente.
L’élargissement progressif du lit
du fleuve entraîna au cours du Moyen Age,
le prolongement du pont vers
l’est.
Lors de la démolition du vieux pont en 1843,
l’arc fut sauvé
grâce à Prosper Mérimée et remonté sur la nouvelle berge.
Le nom d’ « Arc de Germanicus » provient par tradition
d’une lecture incomplète de la dédicace du monument.
La grande voie créée par Agrippa dès la fin du 1er
siècle av. J. C. ,
reliant Lyon, capitale des trois Gaules, à
l’Atlantique,
arrivait dans la cité des Santons par l’est.
L’arc romain de Saintes nous rappelle l’accès principal
menant à la cité
antique de Mediolanum
et le pont qui franchissait la Charente à cet
endroit.
Cet axe majeur du réseau des rues antiques,
le Decumanus
Maximus, est encore perceptible aujourd’hui sur la rive droite
avec la
rue Arc-de-Triomphe et sur la rive gauche avec la rue Victor-Hugo.
Véritable porte de ville avec ses deux arches
correspondant aux deux
sens de circulation,
ce monument dédié à l’empereur Tibère, à son fils
Drusus
et à son neveu Germanicus,
a été construit par un noble Santon du
nom de Caius Julius Rufus.
Ce personnage, en vue dans sa cité,
décline
sur l’arc toute sa titulature ainsi que sa généalogie d’origine
gauloise.
L’arc, long de 15,9 mètres et haut de près de 15 mètres
offre une grande sobriété
dans son décor architectural.
Une série de grandes corniches créant des
lignes horizontales vigoureuses
séparent les différents niveaux du
monument.
Les trois piédroits des arches ont un socle surmonté par des pilastres
cannelés
portant des chapiteaux qui soutiennent un entablement
corinthien.
L’étage des voûtes est décoré, aux angles,
de colonnes
cannelées engagées aux deux tiers,
surmontées de chapiteaux composites.
Ceux-ci, assez sommairement rendus,
comptent parmi les plus anciens de
leur catégorie en occident.
L’arc est couronné par un entablement dont
la frise
porte sur chacune des faces principales les mêmes dédicaces.
Les vestiges du rempart romain
Comme la plupart des villes de Gaule, Mediolanum
a
connu au Bas-Empire un phénomène de transformation radicale
par la
construction d’une enceinte qui n’englobait qu’une partie de
l’agglomération antique.
Les causes et les dates précises de ce
bouleversement ne sont pas clairement établies,
bien qu’on les ait
souvent rattachées au début des invasions barbares
dans les années 270.
Le rempart était long d’environ 1,5 km
et la ville fortifiée - le
castrum - de Mediolanum couvrait 18 hectares.
Elle comprenait le quartier bas situé dans la boucle du fleuve
ainsi
qu’une portion de falaise qui le domine,
alors que la ville ouverte
était beaucoup plus étendue.
Les quartiers extérieurs, dont une partie
au moins de l’ancien forum,
furent abandonnés. D’importants monuments,
pour certains déjà délaissés, furent démontés et on utilisa les blocs de
pierre,
souvent sculptés, pour asseoir les fondations du mur
d’enceinte.
C’est ce qui est encore visible place des Récollets
ou bien
encore dans l’enceinte de l’hôpital, rue Bernard.
Dans le premier cas on
peut encore voir le soubassement
en blocs de grand appareil qui à
l’origine avait une hauteur de 5 mètres environ
pour une épaisseur
d’approximativement 4 mètres.
Dans les terrains alluvionnaires instables situés près de la Charente,
les fondations reposaient sur des pieux en bois.
Au-dessus de ces
fondations,
le mur construit en blocage de pierres noyées dans un bain
de mortier,
offrait une surface soignée composée d’un parement de petits
mœllons
et s’élevait encore de 5 ou 6 mètres.
Le rempart flanqué de tours
devait avoir un rôle ostentatoire autant que militaire.
le pont, dans le
prolongement de la voie Agrippa,
fut intégré à cette nouvelle ville et
en constituait le passage essentiel et monumental.
Il contribua à la
mise en place d’une nouvelle identité urbaine
qui allait se pérenniser
jusqu’au XVIIIe siècle.
Lors de la christianisation, c’est à l’intérieur du castrum,
contre le rempart, que les évêques établirent leur cathédrale.
Au Moyen Age, vers les XIème-XIIème siècle le tronçon oriental fut démoli
pour être remplacé par une enceinte située plus près du fleuve.
Lors des fouilles de 1887,
de nombreux blocs gravés ou sculptés provenant de monuments publics ou funéraires
ont été retrouvés. Aujourd’hui, conservés au musée archéologique,
ils témoignent de la qualité de la parure monumentale de ces premiers siècles de notre ère.
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