La roche qui porte depuis plus de 130 ans le phare du FOUR, à 3 kilomètres au large d'ARGENTONétait un repère bien connu des marins qui passaient au large des côtes du Léonet s'engageaient dans le dangereux chenal dont il hérita du nom : celui du FOUR.
Depuis le 16ème siècle les caboteurs du nord Finistère et bien d'autres,faisaient le commerce entre l'Espagne et l'Angleterre :le vin dans un sens , la toile et le charbon dans l'autre.Ils débarquaient leurs marchandises dans les ports du Conquet , de l'Aber-Ildut et d'Argenton
On décida en 1862 de construire un ouvrage sur « le caillou » :
un phare de 3ème catégorie chargé de marquer les passages dangereux à l'approche des côtes.
Il fallut dans un premier temps créer une « assise » solide pour permettre l'accostage
car l'accès à la roche elle-même était difficile même par temps calme !Sans engin de levage tout se faisait «à bras d'homme »et le chantier était ouvert au maximum 150 jours par anpour y assembler les pierres extraites et taillées à l'Aber-Ildut.
C'est dans des conditions parfois insoutenables que 19 marins, 7 maçons, 8 tailleurs de pierres, un charpentier,
15 manœuvres, 6 mousses et un contre-maître travaillèrent pendant plus de 10 ans à partir d'Argenton.Lorsqu'ils ne pouvaient entreprendre la traversée,ils construisaient le mur qui protège aujourd'hui le « boulevard de l'océan ».
En 1872, on mit déjà en place la première « trompette de brume » qui était à vapeur.En 1874 enfin, le Phare du Four fut mis en service et commença à jouer son rôle de gardienau même titre que ceux des Pierres Noires, de la Vieille, de Kéréon, et de la Vierge :30 mètres de haut, 128 marches entre l'atelier en bas et la salle de veille en haut,on avait aménagé une chambre et une cuisine où les deux gardiens de service se rencontraient aux heures de repas.
Ils étaient relevés tous les 14 jours et leurs familles vivaient à Argenton dans des logementsdont ils pouvaient voir les feux. sauf par temps de brume.Les conditions de vie valurent « au Four » d'intégrer la catégorie des « Enfers »dans le jargon des gardiens.
L'approche, et par conséquent la « Relève » était toujours délicateet exigeait l'utilisation d'un câble entre l'ouvrage et le bateau ravitailleur.Plusieurs dramatiques accidents se produisirent.Le dernier en décembre 1978 coûta la vie à deux hommes.
Et le phare du Four fonctionna ainsi pendant plus de 130 ansà l'exclusion d'une « interruption de 1942 à 1945, sur ordre des Allemands
En Septembre 1993, après Armen, la Jument et les Pierres Noires il était automatiséet perdait ses deux gardiens THOMAS et MAGUEUR .Depuis, il continue fidèlement à jouer son rôle et à jeter régulièrement ses cinq éclairs blancsau dessus du chenal contrôlé par un tableau électronique depuis le phare de la Vierge.
Sans en avoir confirmation des Services Hydrographiques,les résidents aiment à dire aux touristes que c'est lui qui sépare la Manche de l'Océan Atlantique.
Les jours de grandes tempêtes, il fait encore la joie des photographes et des éditeurs de posterscar il est courant que les vagues s'élèvent à plus de 30 mètres sur nos côtes.
Au large d'ARGENTON, le Phare du FOUR fait partie du patrimoine de LANDUNVEZ.
Oups, ça se rapproche dangereusement, vite, vite, à la voiture !
Trop tard, j'ai pris la douche...
Coordonnées géographiques :
48°31,388’N- 4°48,310’W (WGS84)
Hauteur du feu : 28 mètres
Feu : blanc à cinq éclats groupés toutes les 15 secondes et produit par une optique tournante et une lampe de 70 watts.
Portée : 22 milles
Description
Le phare du Four est situé à Est de l’entrée du chenal du Four à l’extrémité Sud-Ouest des roches d’Argenton sur la roche le Four.
C’est une tour tronconique en maçonnerie de pierre de taille apparente. Fût terminé par une console assemblée par des plates-bandes supportant une balustrade à dés.
Historique
La roche du Four forme la pointe avancée que les navires, venant de la Manche ou y entrant, doivent doubler pour prendre le chenal du Four.
La Commission nautique du 9 octobre 1862 stipule que la roche du Four présente une position intéressante pour l’établissement d’un phare. C’est un bloc de granit quartzeux de 25 mètres de diamètre et d’une hauteur de 11,50 mètres avec au sommet, un plateau susceptible d’élargissement.
Par décision du 8 décembre 1862, le phare fut classé 3ème ordre (tous les phares de grande portée sont éclairés par des appareils lenticulaires. Ces appareils se divisent en cinq ordres, suivant leur diamètre et l’intensité de la flamme allumée au foyer).
Cette même décision précise que le phare doit être orienté Sud-Est et Nord-Ouest, la porte sera placée au Sud-Est.
Le chantier commence en avril 1869 dans des conditions de travail difficiles. La mer d’Iroise qui s’engouffre sur ce rocher ne laisse que très peu de temps pour le moindre accostage. En octobre 1869, on arrête la campagne de construction et l’année d’après, il faut nettoyer le chantier, réparer les dégâts causés par la mer et continuer à dégager les fondations. Les derniers mois du chantier sont endeuillés par un grave accident. Le canot de ravitaillement est renversé par une lame au pied de la roche provoquant la mort de trois personnes.
La construction du phare s’achève en 1873 et le phare est allumé dans la nuit du 14 au 15 mars 1874.
Le phare du Four dispose alors d’une aide lumineuse et d’une aide sonore.
L’aide lumineuse est composée d’un feu normal et d’un feu de secours.
Un treuil électrique permet l’acheminement de matériel jusqu’au phare à partir du navire de ravitaillement.
La première phase de modernisation date de 1985 et concerne le signal sonore : un vibrateur 1200 watts, électromagnétique a remplacé son ancêtre à air comprimé.
La spécificité du phare du Four, c’est le stockage du gas-oil. Les cuves sont en bas (1er niveau) et les deux pompes (l’une en secours de l’autre) alimentent deux nourrices de 15 litres chacune près des moteurs au 5ème niveau qui se déclenchent automatiquement dès qu’un certain volume de gas-oil est atteint.
L’ énergie produite par deux groupes électrogènes est stockée dans une batterie électrique dont le rôle est de fournir l’énergie nécessaire à l’automatisme de tous les systèmes et, en cas d’avarie des groupes, de fournir l’énergie nécessaire au feu de secours.
Le phare du four est automatisé le 6 octobre 1993. Il n’est plus gardienné.
Depuis 2005 un aérogénérateur est installé pour limiter la mise en service des groupes électrogènes.
Le phare gardera à jamais en mémoire :
le décès, le 13 février 1913, du gardien chef, des suites d’émanation de pétrole.
le naufrage de la vedette de ravitaillement Ouessantine, balayée par les flots, le 9 décembre 1978 ; les deux marins réussissent à regagner la vedette mais les deux gardiens périrent dans les rouleaux.
http://www.dirm.nord-atlantique-manche-ouest.developpement-durable.gouv.fr/phare-du-four-a92.html
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