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Saintes - Charente Maritime (5)

Mamicha vendredi 1 août 2014 , ,



L'arc de Germanicus

L’arc romain qui s’élève sur la rive droite de la Charente 
a été construit vers 18-19 ap. J. C. 
Il était implanté à l’entrée du pont romain qui franchissait la Charente. 
L’élargissement progressif du lit du fleuve entraîna au cours du Moyen Age, 
le prolongement du pont vers l’est. 
Lors de la démolition du vieux pont en 1843, 
l’arc fut sauvé grâce à Prosper Mérimée et remonté sur la nouvelle berge.



Le nom d’ « Arc de Germanicus »  provient par tradition 
d’une lecture incomplète de la dédicace du monument.
La grande voie créée par Agrippa dès la fin du 1er siècle av. J. C. , 
reliant Lyon, capitale des trois Gaules, à l’Atlantique, 
arrivait dans la cité des Santons par l’est. 
L’arc romain de Saintes nous rappelle l’accès principal 
menant à la cité antique de Mediolanum 
et le pont qui franchissait la Charente à cet endroit. 
Cet axe majeur du réseau des rues antiques, 
le Decumanus Maximus, est encore perceptible aujourd’hui sur la rive droite 
avec la rue Arc-de-Triomphe et sur la rive gauche avec la rue Victor-Hugo.



 Véritable porte de ville avec ses deux arches 
correspondant aux deux sens de circulation, 
ce monument dédié à l’empereur Tibère, à son fils Drusus 
et à son neveu Germanicus, 
a été construit par un noble Santon du nom de Caius Julius Rufus. 
Ce personnage, en vue dans sa cité, 
décline sur l’arc toute sa titulature ainsi que sa généalogie d’origine gauloise.


L’arc, long de 15,9 mètres et haut de près de 15 mètres
offre une grande sobriété dans son décor architectural. 
Une série de grandes corniches créant des lignes horizontales vigoureuses 
séparent les différents niveaux du monument. 
Les trois piédroits des arches ont un socle surmonté par des pilastres cannelés 
portant des chapiteaux qui soutiennent un entablement corinthien. 
L’étage des voûtes est décoré, aux angles, 
de colonnes cannelées engagées aux deux tiers, 
surmontées de chapiteaux composites. 
 Ceux-ci, assez sommairement rendus, 
comptent parmi les plus anciens de leur catégorie en occident. 
L’arc est couronné par un entablement dont la frise 
porte sur chacune des faces principales les mêmes dédicaces.





Les vestiges du rempart romain

Comme la plupart des villes de Gaule, Mediolanum 
a connu au Bas-Empire un phénomène de transformation radicale 
par la construction d’une enceinte qui n’englobait qu’une partie de l’agglomération antique.
 Les causes et les dates précises de ce bouleversement ne sont pas clairement établies,
 bien qu’on les ait souvent rattachées au début des invasions barbares 
dans les années 270. 
Le rempart était long d’environ 1,5 km 
et la ville fortifiée - le castrum - de Mediolanum couvrait 18 hectares.


 Elle comprenait le quartier bas situé dans la boucle du fleuve 
ainsi qu’une portion de falaise qui le domine, 
alors que la ville ouverte était beaucoup plus étendue. 
Les quartiers extérieurs, dont une partie au moins de l’ancien forum, 
furent abandonnés. D’importants monuments, 
pour certains déjà délaissés, furent démontés et on utilisa les blocs de pierre, 
souvent sculptés, pour asseoir les fondations du mur d’enceinte. 
C’est ce qui est encore visible place des Récollets 
ou bien encore dans l’enceinte de l’hôpital, rue Bernard. 
Dans le premier cas on peut encore voir le soubassement 
en blocs de grand appareil qui à l’origine avait une hauteur de 5 mètres environ 
pour une épaisseur d’approximativement 4 mètres.



 Dans les terrains alluvionnaires instables situés près de la Charente, 
les fondations reposaient sur des pieux en bois. 
Au-dessus de ces fondations, 
le mur construit en blocage de pierres noyées dans un bain de mortier, 
offrait une surface soignée composée d’un parement de petits mœllons 
et s’élevait encore de 5 ou 6 mètres.
 Le rempart flanqué de tours devait avoir un rôle ostentatoire autant que militaire. 
le pont, dans le prolongement de la voie Agrippa, 
fut intégré à cette nouvelle ville et en constituait le passage essentiel et monumental. 
Il contribua à la mise en place d’une nouvelle identité urbaine 
qui allait se pérenniser jusqu’au XVIIIe siècle. 



 Lors de la christianisation, c’est à l’intérieur du castrum, 
contre le rempart, que les évêques établirent leur cathédrale. 
Au Moyen Age, vers les XIème-XIIème siècle le tronçon oriental fut démoli 
pour être remplacé par une enceinte située plus près du fleuve. 
Lors des fouilles de 1887, 
de nombreux blocs gravés ou sculptés provenant de monuments publics ou funéraires 
ont été retrouvés. Aujourd’hui, conservés au musée archéologique, 
 ils témoignent de la qualité de la parure monumentale de ces premiers siècles de notre ère.






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