... la suite

0

L’église de l’Assomption de Notre Dame à Grenade

Mamicha lundi 28 juillet 2014 ,

L’église de l’Assomption de Notre Dame


 Elle eut une histoire assez mouvementée 
puisqu’elle est passée à deux doigts de la démolition il y a deux siècles. 
Son histoire a pu être reconstituée à partir de sources très peu nombreuses 
car une grande partie des documents concernant cette église 
ont été détruits lors de la Révolution française de 1789.


 Sa construction débute en octobre 1290, 
la même année que la fondation de la Bastide. 
Elle se trouve légèrement décalée du centre de la Bastide 
puisque l’objectif de la création de Grenade est essentiellement économique. 


 L’église s’inscrit parfaitement dans la construction de la Bastide : 
pas de parvis, ni d’abside, mais un plan simple. 
Les travaux sont pris en charge par les Consuls de la ville 
et les religieux de la Grande Abbaye de Grand Selve. 
Ces moines ont d’ailleurs placé cette église 
sous la protection de Notre Dame de l’Assomption.


 L’église est constituée de 14 piliers ronds 
qui supportent la voûte et de 14 chapelles 
de dimensions irrégulières et d’époques différentes. 
 Elle est faite de briques roses, 
provenant certainement des briqueteries de la vallée de la Garonne, riche en argile. 
Les moines cisterciens exigeaient cette simplicité 
pour leur lieu de prière et de rassemblement.


 L’édification de ce monument a été très longue, 
puisque les travaux de construction ont duré 86 ans et se sont terminés en 1376. 
Le clocher a été achevé de longues années après, en 1454 ou 1405. 
De style toulousain, il est très semblable à celui de Saint-Sernin, 
des Jacobins, des Augustins de Toulouse. 
A la base, se trouve une fontaine publique.


 La construction et l’entretien de l’église étaient source de conflits 
 plus ou moins graves entre les différents pouvoirs de la commune, 
que ce soit les consuls, l’abbé de Grand Selve 
et même les confréries religieuses qui étaient importantes à Grenade. 



Les confréries étaient organisées selon un métier le plus souvent, 
constituaient un cercle fermé de fidèles 
qui s’entraidaient lors de décès dans les familles. 
Comme la population de Grenade était très pieuse,
 ces confréries ont existé jusqu’à la Révolution 
et ont joué un rôle dans la construction des chapelles.


 L’église s’enrichit aux XVII ème et XVIII ème siècle, 
 après les batailles contre les Anglais et les Guerres de religion. 
Grenade resta catholique et fidèle au roi de France, 
ce qui lui permit de s’enrichir d’un mobilier moins austère, 
notamment un retable, attribué à l’école du sculpteur Marc Arcis 
qui orne le chevet derrière le maître-autel.


 Des statues de Saint Sébastien et Saint Roch encadrent une vierge de style baroque, 
surplombée d’un bas-relief représentant l’Assomption.


 Dans la nef se trouve une chaire en bois doré 
sur laquelle figure Le Bon Pasteur.
Neuf lustres de bois et de stucs éclairent les cérémonies. 
Le mobilier de style baroque est complété 
par des tableaux de l’époque classique de la peinture toulousaine, 
signés de Despax (Nativité et Adoration des Mages), Rivalz, Hilaire Pader, 
Ambroise Frédeau (La Gloire Céleste, et les grands tableaux à gauche de l’autel,
 où l’on peut voir les moines blancs fondateurs de la ville) 
qui proviennent de l’Abbaye de Grand Selve, 
entreposés dans l’église pendant la Révolution.


 La Révolution Française de 1789 fut un événement majeur 
dans l’histoire de l’église et de la commune, 
puisque tous les biens appartenant à l’église et au clergé ont été déclarés bien nationaux. 
Les églises : Notre Dame de Grenade, l’église de Larra, l’église de Saint Caprais, 
les presbytères, les chapelles des confréries, 
les biens des ordres religieux (les Ursulines, les granges de Bagnols et de Nougarolis).


 Les églises n’étaient plus sous l’autorité de l’église de France 
mais appartenaient à la nation ou l’État. 
Concrètement, l’église de Grenade n’était plus un lieu de culte pour les catholiques, 
mais devint, après avoir été pillée, un temple de la Raison, 
ce qui correspond plus à l’idéologie des révolutionnaires.
Le Maire de Grenade en 1794 a même voulu détruire le magnifique clocher de l’église
qui apparaissait comme le symbole du culte catholique, désormais rejeté.


 L’église n’est pas restée telle que nous la connaissons depuis leXIII ème siècle. 
Elle a en effet subi de très nombreuses modifications au fil des siècles, 
nécessaires après divers incidents (accidents climatiques, 
en particulier les pluies torrentielles du XVIIème siècle). 
Certaines parties, aussi, se sont écroulées 
comme une petite partie de la voûte de l’église en 1716 qui a écrasé l’orgue.
 Ces parties endommagées ont dû être reconstruites, 
aux frais de la communauté villageoise.


 Ensuite, au XIXème siècle, l’église va connaître de multiples réparations 
et réaménagements, surtout avec M. Durand, curé de Grenade.
  L’église est classée Monument Historique en 1951.


Elle fut également restaurée avec un badigeon intérieur, imitant la pierre, 
une nouvelle sacristie fut ouverte 
et des balustrades de style néo-gothique furent placées dans le chœur.
Les chapelles furent ornées de statues Saint Sulpiciennes, 
un chemin de croix fut placé sur les piliers.


Les vitraux brisés furent remplacés par une série de vitraux des ateliers Victor Gesta, 
célèbre maître verrier toulousain, avec à droite les prophètes 
et à gauche les apôtres. 
Un orgue fut installé au-dessus de l’entrée, 
créé par le facteur Cavaillé-Coll et achevé par Magen. 
Xavier Darasse appréciait le jeu de flûtes de ce bel instrument, 
régulièrement entretenu, permettant ainsi de remarquables concerts.


Face au maître-autel, se trouvent deux statues dorées encadrant la porte d’entrée : 
Sainte Anne et Saint Joachim, les parents de la Vierge Marie 
complètent ce décor du siècle dernier.































































































0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

 
Copyright 2010 Les photos de Mamicha
Blog créé par Zig-Zag - Fourni par Blogger Revive Green Blogger template by Introblogger